Gustavo Rol

Gustavo Rol (1903-1994)

Ce qui interpelle en premier lieu, quand on voit Gustavo Adolfo Rol pour la première fois, c'est son regard à la fois pénétrant et malicieux.
L'individu a des goûts et des compétences éclectiques ; illustrés par son parcours de vie.

Cet Italien, né dans une famille aisée de Turin, accompli ses études avec brio, diplômé en économie, droit et biologie. Il travailla une décennie à la banque, ce qui lui permit de voyager à travers l'Europe. Il se destinait donc à une existence satisfaisante mais ordinaire. Jusqu'à un beau jour...
Comme souvent, c'est un événement en apparence tout à fait anodin et fortuit qui changea sa vie. Un jour qu'il passait devant la vitrine d'un buraliste, son regard se porta sur un étalage de jeux de cartes. Il en acheta un et, à l'occasion d'un défi qu'il s'était lancé à lui même, il s'essaya à deviner toutes les couleurs des 52 cartes de ce jeu. Persévérant, il y parvint après deux ans d'essais. Et contre toute attente, cet accomplissement l'effraya au plus haut point. Il avait environ 24 ans, et écrivit dans son journal : « J’ai découvert une loi épouvantable, qui relie la couleur verte, la quinte musicale et la chaleur. J’en ai perdu toute joue de vivre. La puissance me fait peur. Je n’écrirai plus rien ! »

Bien entendu, cette peur eu tôt fait de s'estomper pour laisser place à l'enthousiasme ; et Gustavo Rol s'appliqua alors a développer l'ensemble de ce qu'il appelait lui-même : « ses possibilités ».

Dès lors, il acquis des compétences mystiques exceptionnelles telles que : la clairvoyance, télépathie, précognition, bilocation, lévitation ou encore télékinésie.
Ces aptitudes paranormales, associée à son "Éveil" ou son "illumination" étaient associées à un esprit vif et brillant, une âme d'artiste – puisqu'il était peintre – en plus d'une culture encyclopédique propre à impressionner les plus grands érudits.
Étonnant, alors, qu'un tel individu ait pu rester si discret, puisqu'avec de telles aptitudes, sa renommée aurait dû être équivalente ou supérieure à des voyants et médiums comme Nostradamus, Maître Philippe ou Marcel Belline, d'autant plus que Gustavo Rol était un de nos contemporains.

C'est que la discrétion fait partie de son caractère, lui qui, enfant, ne prononça pas un mot avant ses deux ans. Toujours humble, il ne se considéra jamais comme un voyant, un spirite, ou quoi que ce soit de cet ordre puisqu'il affirmait : « Je ne suis qu'une personne comme une autre. Je n'ai rien à voir avec les médiums, les guérisseurs et les spirites [...]. Cet univers ne fait pas partie de ma mentalité. Mes modestes expériences relèvent de la science. Ce sont des choses que tous les hommes pourront réaliser un jour ou l'autre. »
Il eu toujours très régulièrement recours aux cartes lors des ses démonstrations, en tant « qu'outil mathématique, permettant de générer un ordre à partir de variables aléatoires ».

Tout au long de sa vie, Gustavo Rol aida activement une grande quantité d'individus, des proches mais aussi beaucoup d'inconnus. Ses possibilités pouvaient se manifester de manière spontanée : une phrase lui venait, sous forme d'un conseil ou d'un avis jeté à la volée, sans contexte mais toujours avec justesse. Il était également capable de de détecter des problèmes de santé. Mais à ce moment, pas question de s'en mêler, même s'il en était capable. Rigoureux, Gustavo Rol veillait à diriger les personnes concernées vers les bons spécialistes et médecins pour passer très exactement les examens adéquats ; lui-même n'intervenait éventuellement qu'en dernier recours. Il organisait régulièrement des expériences en petit commités ; expériences lors desquelles il veillait à ce que chacun participe, lui-même restant en retrait, plus comme arbitre que comme centre de l'attention.

Diplômé en biologie, rappelons-le, Gustavo Rol estimait qu'un jour, la science serait capable d'expliquer ses possibilités et d'ouvrir ce champ au plus grand nombre. S'il ne le fit pas de lui-même, en se prêtant au jeu d'une expérience codifiée et rigoureuse, c'est qu'il estimait nécessaire d'avoir atteint une certaine maturité spirituelle et empathique au préalable ; surtout en ce qui concerne l'ego.
L'ego, justement : à la lecture de ce résumé de ce qu'était cet homme fascinant ; le mot "gourou" vous est sans doute venu à l'esprit. Gourou, il aurait incontestablement pu l'être. Mais parce qu'il était humble et empathique, il n'abusa jamais de ses aptitudes, resta toujours discret et veilla à aider autant qu'il pu, sans trompettes ni fanfares. Pas attiré par l'argent non plus, car il travailla toute sa vie, notamment en tant qu'antiquaire, et ce malgré l'aisance de sa famille. Il ne souhaitait d'ailleurs pas qu'on écrive à son sujet avant qu'il soit mort, afin de ne pas devenir un objet de curiosité de son vivant.